Pourquoi les travailleurs frontaliers payeront plus pour faire baisser les primes

Il est probable que les travailleurs frontaliers en Suisse voient bientôt leurs primes d’assurance augmenter notablement. Le Conseil national a décidé qu’il est temps pour ces 141’000 travailleurs frontaliers, affiliés à la LAMal, de contribuer davantage à l’effort collectif. Un effort qui, d’ailleurs, a pour objectif de faire baisser les primes d’assurance pour les résidents suisses.

Une solidarité des primes en vue

En intégrant prochainement ces travailleurs frontaliers dans le mécanisme de compensation des risques, le Conseil fédéral vise à éviter que les assureurs n’attirent uniquement des clients en bonne santé, donc moins coûteux. Cette population de travailleurs frontaliers, majoritairement jeune et en bonne santé (avec une moyenne d’âge de 38 ans), contribuera donc à faire baisser les primes des résidents suisses (dont la moyenne d’âge est de 54 ans). Un fait qui bénéficiera notamment aux assurés vivant dans les cantons de Genève et Bâle-Ville, où travaillent un grand nombre de frontaliers.

Vers une hausse de 65% pour les frontaliers

Néanmoins, cette pilule de solidarité pourrait être difficile à avaler pour les travailleurs frontaliers. Leur prime d’assurance pourrait grimper de près de 65%. Helsana, le principal assureur des travailleurs frontaliers, estime que la prime moyenne des assurés vivant en France pourrait augmenter d’environ 129 francs, alors qu’elle s’élève actuellement à 207 francs, sans accident. Une hausse conséquente, qui reste malgré tout bien inférieure à la prime moyenne en Suisse, qui s’élève à 554 francs, pour une franchise équivalente.

Une mesure juste selon certains

Pour Patrick Mazzaferri, directeur du Service de l’assurance maladie genevois, il s’agit d’une mesure juste. De même pour Céline Amaudruz, conseillère nationale UDC genevoise, qui voit dans cette mesure la fin d’une “inégalité de traitement”. Elle estime par ailleurs que cette décision ne risque pas de rendre la Suisse moins attractive. Le salaire moyen en Suisse étant bien supérieur à celui en France, le pouvoir d’achat des frontaliers reste souvent bien supérieur à celui des Suisses.

Un impact limité sur les coûts de la santé en Suisse

Toutefois, selon Yoann Tairraz, responsable de l’agence genevoise Helsana, cette réforme n’aura aucun impact sur les coûts de la santé en Suisse, seulement sur les primes. En effet, un assuré français à la LAMal conserve la possibilité de se soigner sur le sol français, où les prix des consultations et des médicaments sont moins élevés. Aussi, cette population active et assurée en Suisse, mais qui est non seulement en meilleure santé, car jeune, paye moins cher ses consultations.

Risque nul pour la LAMal

Enfin, la crainte que les frontaliers désertent en masse la LAMal au profit de la sécurité sociale française est nulle. En effet, depuis juin 2014, chaque frontalier doit choisir dès son arrivée en Suisse s’il opte pour la Sécurité sociale française ou son homologue suisse. Ce choix est définitif. Les frontaliers genevois actuellement assurés à la LAMal n’auront donc d’autre choix que de passer à la caisse.

Source : RTS Info

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